L'étude porte sur un groupe d'architectes
statutairement homogène et qui, en début de carrière, présentent tous la
même caractéristique. Chacun d'eux a passé une ou plusieurs fois, la
dernière avec succès, le concours du Grand-Prix de Rome. On a choisi de
travailler sur ces populations d'architectes, sur les manières
canoniques, institutionnelles, d'inculcation, de transmission des
savoirs architecturaux qui seront intériorisés en posture. Le Grand-Prix
de Rome, blason de l'institution se répète et se reproduit, d'atelier
en atelier, de dessins en dessins, de programmes en programmes: on peut
en faire la lexicométrie quantitative, on peut en dessiner les gammes et
les variations réglées: il s'agit de figures obligatoires et de
"prodigieuses" dextérité pouvant être faites par des "dentellières" ou
des "forces du dessins".
Les rapports entre l'architecture avec
l'archéologie sont lourds de conséquences: ils sont de l'ordre du rien,
du fragment et de l'image restitutive. Les architectes dessinant des
restitutions à partir de fragments supputent la matérialité d'un
monument en représentant graphiquement l'ordonnance imaginaire du
désordre des ruines livrées au temps: ils construisent une fiction
globale dans l'exercice de la restitution historico-imaginative. Ils
représentent les monuments et sont jugés par les membres d'institutions
qui lisent et vous élisent, qui passent les commandes publiques, vous
reconnaissent et vous acceptent. La relation entre le titre et l'emploi
est liée à l'investissement mis à "faire" le Grand-Prix: il tient alors
aux privilèges de recrutement dont bénéficient des architectes provenant
de viviers strictement déterminés, balisés malgré "le flottement des
intentions humaines". Ainsi nous assistons à de multiples métamorphoses
ordonnées des carrières d'architectes qui furent Grand-Prix de Rome.
Nombre de pages : 288
Format
: 16 x 24.0 cm
ISBN : 978-2-7178-4599-0
Jean-Pierre MARTINON9782717845990