Quatorze ans après la parution de la première édition, il est apparu souhaitable de réactualiser La pensée naufragée en s’appuyant sur les recherches que l’auteur a développées depuis et sur les nouveaux travaux parus récemment. Tous les chapitres ont donc été réécrits en partie et augmentés.
Ce livre résulte d’une double insatisfaction concernant la prise en charge des patients traumatisés crâniens et cérébro-lésés. Insatisfaction d’abord par rapport à un lien trop rigide entre lésions cérébrales et comportement. Insatisfaction ensuite par rapport à la non-reconnaissance de la place des troubles de la cognition dans l’économie psychique du sujet.
Après avoir décrit les trajets médicaux des patients depuis l’accident, l’auteur, en trois étapes :
- étudie la complexité du trouble neuro-comportemental ainsi que la place et le rôlerespectif de la neuropsychologie et de la psychopathologie dans la prise en charge despatients cérébro-lésés et dans le champ des savoirs ;
- décrit l’expérience subjective des patients (celle d’une pensée naufragée) et de leur famille ;
- analyse la méconnaissance (ou anosognosie) par certains patients de leur handicap. C’estun processus complexe dont ni la lésion cérébrale, ni le déni ne peuvent rendre compteà eux seuls.
Un ouvrage qui donne de nouvelles perspectives sur la manière de comprendre, soigner et prendre en charge les personnes cérébro-lésées et qui apporte un savoir clinique de première main sur la relation cerveau/psychisme.
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Hélène Oppenheim-Gluckman est psychiatre et psychanalyste, docteur ès sciences humaines cliniques, ex attachée consultant à l’hôpital de la Salpétrière, chercheur associée à l’INSERM (U 669). Elle est aussi membre de la Société de Psychanalyse Freudienne. Elle travaille depuis plus de trente ans auprès de patients cérébro-lésés. Ses recherches portent aussi sur la construction de l’identité lors d’expériences traumatiques (maladie grave, guerre, génocide), sur les rapports entre psychanalyse et médecine, sur l’éthique médicale, sur l’acte analytique dansla psychothérapie. Son livre Mémoire de l’absence (Masson, 1996) proposait un regard novateur et fécond sur l’apport de la clinique psychanalytique à la question des réveils de coma.