Attentats-suicides,
embuscades, prises d'otages, engins explosifs improvisés, actes de piraterie
sont les modes opératoires de guérilla caractérisant les guerres de
contre-insurrection. Appelées aussi conflits de 4e génération, elles ont éclaté en Afghanistan, au Mali, en
Irak, en Libye mais aussi en ex-Yougoslavie et plus anciennement en Algérie qui
fut l'un des premiers laboratoires modernes pour l'armée française.
Pour
affronter ces types de combats très particuliers, les armées régulières doivent
développer de nouveaux modes d'action suffisamment efficaces pour occasionner
des pertes à l'adversaire, tout en étant proportionnés pour ne pas atteindre
les populations civiles au sein desquelles se déroulent ces combats. Dans ces
conditions, quelle place l'artillerie - arme de la brutalité par excellence -
peut-elle prendre si on en reste à l'image d'Épinal qui lui colle à la peau ?
Un
seul chiffre : en Afghanistan, 80 % des pertes ennemies ont été occasionnées
par les tirs dits « indirects » (avions, hélicoptères, artillerie) et
l'artillerie elle-même a été à l'origine de presque la moitié des morts et
blessés dans les rangs des insurgés. Pourtant, au sein du déploiement français
dont ces chiffres ont été extraits, les artilleurs ne représentaient que 7 %
des effectifs déployés sur le terrain ! Le rapport coût-efficacité est éloquent
et ce livre en porte le témoignage.
S'appuyant
sur des dizaines d'expériences de terrain, il révèle que la guerre peut se
gagner par des modes opératoires innovants : la ruse, les stratagèmes et les
actions de déception, rejoignent les tactiques traditionnelles comme la
destruction, le ratissage et le cloisonnement dans lesquels
l'artillerie, encore trop souvent sous-employée, se révèle pourtant d'une
efficacité absolument redoutable.
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Artilleur
de marine, le général Benoit ROYAL a commandé le 11e régiment
d'artillerie de Marine de la Lande d'Ouée (Ille-et-Vilaine). Breveté de l'École
de guerre, auditeur de l'Institut des hautes études de la défense nationale, il
a pris en 2013 le commandement de l'école d'artillerie qui assure la formation
des artilleurs français et participe à la construction de la doctrine
opérationnelle. Il est directeur de la collection Guerres et opinions.