Waterloo
est considérée par l'historiographie comme le modèle de la « bataille décisive ».
En quelques heures se serait joué sur les pentes d'un plateau de Belgique le
destin de Napoléon, de la France et de l'Europe pour les décennies à venir. Une
autre vision de l'histoire affirme que les rapports de force sociaux,
politiques et militaires étaient tels que l'aventure des Cent-Jours ne pouvait
se terminer que par une défaite, à Waterloo ou ailleurs.
Ce
livre propose au lecteur un compromis entre la vision traditionnelle de
« l'histoire bataille », qui confie le destin des hommes au hasard
des événements ou de leurs décisions, et la vision déterministe de l'histoire,
pour qui « ça ne pouvait pas se passer autrement ».
Il
ne s'agit pas ici de faire progresser la science historique par l'apport de
sources ou de documents inédits, mais d'utiliser la méthode de l'uchronie - que
les historiens anglo-saxons qui en usent volontiers appellent le « what
if ? », littéralement « que se serait-il passé si ? » -
pour explorer les autres possibilités qu'offraient les conditions matérielles,
politiques et diplomatiques de ce mois de juin 1815, et écrire ainsi, « à
la façon » de Clausewitz, l'analyse critique d'une campagne militaire... totalement
imaginaire.
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Antoine
Reverchon est journaliste au Monde,
où il a participé au Journal du
Centenaire de la guerre de 1914 et aux hors-séries historiques (1914-2014, un siècle de guerres ; Débarquement ; Rebelles ; 1945 ; Empires). Il collabore par ailleurs au
magazine Guerres & Histoire. Il a
publié, dans la même collection, La
France pouvait-elle gagner la guerre en 1870 ?